Cette semaine, j’ai choisi de vous raconter l’histoire d’une toile particulière, que j’ai peinte il y a un an déjà. Ce n’est que récemment que je me suis résolue à la mettre en vente. Dans le processus créatif, chaque artiste dépose, à l’aide de ses outils et ses couleurs, une part intime de son monde intérieur : ses émotions, ses joies, ses blessures, parfois même son humour. La toile devient alors une sorte d’extraction de soi, un miroir de son état d’esprit au moment de sa création.

Lorsqu’on est satisfait du résultat, il n’est pas toujours facile de s’en détacher. Cette toile, comme tant d’autres, porte en elle une histoire qui m’est chère.

Après avoir exploré des dizaines de formats rectangulaires ou carrés, de toutes dimensions, j’ai ressenti le besoin de changement. J’entamais alors une phase de renouveau dans ma vie. Ce désir de me recentrer sur l’essentiel s’est naturellement traduit dans ma quête d’un format qui reflète ce recentrage, quelque chose d’intime et d’authentique. Quoi de plus adapté qu’un cercle pour retrouver son point de mire ?

Ma couleur de prédilection étant le vert, et les fleurs mon moyen d’expression favori, je me suis naturellement tournée vers une ambiance aquatique apaisante… et verte. Des nuances de vert qui se confrontent, se juxtaposent et s’entrechoquent. C’est tout un monde d’espoir, de fondations — pour moi qui ai grandi en pleine campagne.

Au cœur de cette harmonie, une fleur blanche, immaculée, comme neuve de tout passé. Apaisée des souffrances anciennes, elle s’ouvre à une nouvelle place dans le monde, plus sereine. L’énergie de son cœur jaune flamboyant révèle toute la force et la vitalité dont elle est dotée.

Pour compléter cette scène, une libellule s’est invitée. Légère, libre, elle a suspendu son vol pour partager ce coin de verdure aquatique zénifiant.

Cette toile se nomme Éveil. Elle incarne un nouveau départ, sans regret ni amertume, juste une ouverture confiante aux aventures nouvelles.